Les Baux de Provence et les carrières de lumières
Situé à un peu plus d'une vingtaine de kilomètres d'Arles, le charmant village des Baux de Provence compte aujourd'hui parmi les lieux les plus visités des terres provençales. Ce petit contrefort des Alpilles domine une superbe plaine bordée d'oliviers et vignobles et se laisse tantôt bercer par le mélodieux chant des cigales et la douceur du soleil, tantôt secouer par le puissant souffle du Mistral ! Le village compte aujourd'hui quelques 400 âmes dont 22 encore abritées au sein des remparts. Le nom des Baux, vient du provençal bauç signifiant "escarpement rocheux" ou "falaise".
Cette petite bourgade profite de sa proximité avec les sites d'Arles, l'Abbaye de Montmajour et bien sûr, avec les Carrières de Lumières.
Les alentours de l'actuel village sont peuplés dès le néolithique par l'homme et durant l'Antiquité, les oppida (villages celtes perchés sur une colline) fleurissent. Ce n'est réellement qu'à la fin du 5ème siècle que le rocher du village sert de refuges aux Arlésiens fuyant les troupes et hordes de "barbares" du roi Wisigoth Alaric II (420-484). Cependant, ce n'est qu'au 10ème siècle que les premiers habitants s'installent véritablement sur le rocher des Baux.
Importante place forte appartenant aux comtes de Baux, le lieu est au Moyen Âge un endroit stratégique et l'influence des nobles familles se fait ressentir dans la proche ville d'Arles où l'un d'eux, Barral Ier fut nommés podestat (titre donné au premier magistrat des dans des villes du Sud de la France et du Nord de l'Italie) en 1249.
Entre les 12ème et 13ème siècles des guerres dites "baussenques" opposent les comtes des Baux entre eux et menacent ainsi la tranquillité de leurs terres. C'est sous Barral Ier sénéchal de Provence pour les Comtes de Toulouse que les Baux entreront dans leur dernière période de troubles médiévaux. Radicalement opposé à l'archevêque d'Arles, Barral sera excommunié pour ne pas partager les postions de l'évêque. Il acquiert au passage le soutien de la population arlésienne et, ses rapports non chaleureux mais cordiaux avec le comte de Provence - Charles d'Anjou- permettent le retour de Barral dans les bonnes grâces de l'archevêque. Les descendants de Barral, accèdent à de hautes fonctions. Hugues des Baux devient grand chambellan de la reine Jeanne de Provence.
Jeanne de Provence, épouse du roi René d'Anjou règne sur le Sud de l'Italie, la ville de Prato en Toscane et sur la Provence. Malheureusement, victime des troubles qui animent la Provence et les Baux, le destin s'acharne sur la reine qui est assassinée à Naples par Charles de Duras. La mort de la reine entraîne les guerres de succession en Provence. En 1426, les Baux sont intégrés au Comté de Provence. Ce même comté entre dans le royaume de France en 1481. Désormais française, la cité des Baux perd ses remparts et le château son importance stratégique. Les fortifications et le château furent en partie reconstruits et les ruines que l'on peut aujourd'hui admirer sont les témoins de ce prestigieux passé.
Traversé par les guerres de religion, le village des Baux, ou plutôt une partie de la population se plie à la religion réformée. La famille des Manville, une des plus importante du village ouvre même sa maison (aujourd'hui hôtel de ville) pour y accueillir les protestants.
Tout comme les cités d'Aigues-Mortes ou encore de Carcassonne, ce village fortifié est aujourd'hui l'un des plus charmants lieux de Provence. Des artisans, notamment des santonniers, et leurs échoppent jalonnent les rues des Baux. Les ruelles conservant leurs caractère médiéval et Renaissance sont parfaites pour apprécier l'architecture, pour simplement flâner ou encore admirer les superbes Alpilles environnantes.
Au sommet des Baux, le château domine le village et culmine sur la plaine environnante. Si l'hiver, le mistral déchaîne sa force sur le château et la colline, lorsque le printemps arrive, le site, aujourd'hui protégé, offre à ses visiteurs une série d'activités et de spectacles, ainsi que la présence d'artisans vous expliquant le travail et les techniques d’autrefois. Vous pourrez donc assister au tir d'un boulet depuis un imposant trébuchet, tirer à l'arbalète ou encore assister à la démonstration des artisans (maréchal ferrant, armurier, etc...) le tout en vous promenant au sein des ruines du château et de ces remparts.
Cette immersion dans un passé reconstitué donne le loisir de profiter d'un lieu où les passionnés d'histoire, d'artisanat se mêlent aux curieux qui désirent découvrir cette ancienne forteresse et passer un temps agréable en famille ou encore se laisser conter l'histoire des Baux.
Un autre lieu tout proche des Baux, situé en contrebas du village, attire tout autant de curieux ou d'amateurs d'Art...
Il s'agit des carrières de Lumières. Ces anciennes carrières de pierre calcaires furent exploitées jusqu'à la fin des années 1930. Les lieux éveillèrent l'intérêt d'artistes tels que Jean Cocteau.
Le poète et cinéaste vint là en 1957 afin de tourner quelques séquences de son film Le Testament d'Orphée, avec entre autre l'un de ses acteurs fétiches, Jean Marais.
Depuis 1977 le projet Cathédrale d'Images propose de projeter sur les parois lisses des carrières, des images dont la thématique change chaque année. Devenu en 2011 Carrières de Lumières, le site propose chaque année une nouvelle immersion dans le monde d'un artiste, un courant de peinture ou encore dans l'univers des voyages. En 2009 et 2018 les carrières proposent un spectacle vous emportant dans l'univers de Pablo Picasso...
L'entrée dans les carrières s'assombrissant au rythme d'une douce musique permet au visiteur de se laisser porter par la mélodie petit à petit. Les images, rapides ou non, se succèdent laissant la musique aller crescendo et éveillent en vous une sensation tourbillonnante, vous transportant hors du temps et vous donnant l'impression de vous trouver dans un tout autre monde. Pour cette année 2018, les carrières rendent hommage aux peintres espagnols tels que Sorolla, Goya et bien sûr le plus célèbre de tous : Pablo Picasso.
Le long des parois, les périodes roses et bleues de succèdent, laissant ensuite apprécier les peintures cubistes comme La Lecture, le portait de Dora Maar, ou encore Guernica.
Comme chaque année également, le spectacle est divisé en deux parties. Après la plongée dans le monde de Picasso et la (re)découverte des œuvres du maître cubiste, l'autre projection nous ramène dans le Summer of Love où des images psychédéliques et hippies sèment les graines du Flower Power, le tout sur des musiques des Beatles, des Stones, The Who ou encore Jimmy Hendrix.
Si ce petit article éveille votre curiosité et surtout vous donne envie de nous suivre, n'hésitez pas à consulter nos voyages consacrés à Picasso :
Picasso et la Méditerranée : https://www.guidesud.com/special-groupe-sud-france/picasso-mediterranee-2018
Du Catharisme à l'Art Moderne : https://www.guidesud.com/nos-prochains-departs/cathare-art-moderne
Les Expositions Picasso dans le Sud de la France : https://www.guidesud.com/special-groupe-sud-france/expositions-picasso-sud-france
Un nouveau regard sur Picasso : https://www.guidesud.com/special-groupe-sud-france/picasso-nouveau-regard
Cette petite bourgade profite de sa proximité avec les sites d'Arles, l'Abbaye de Montmajour et bien sûr, avec les Carrières de Lumières.
Les alentours de l'actuel village sont peuplés dès le néolithique par l'homme et durant l'Antiquité, les oppida (villages celtes perchés sur une colline) fleurissent. Ce n'est réellement qu'à la fin du 5ème siècle que le rocher du village sert de refuges aux Arlésiens fuyant les troupes et hordes de "barbares" du roi Wisigoth Alaric II (420-484). Cependant, ce n'est qu'au 10ème siècle que les premiers habitants s'installent véritablement sur le rocher des Baux.
Importante place forte appartenant aux comtes de Baux, le lieu est au Moyen Âge un endroit stratégique et l'influence des nobles familles se fait ressentir dans la proche ville d'Arles où l'un d'eux, Barral Ier fut nommés podestat (titre donné au premier magistrat des dans des villes du Sud de la France et du Nord de l'Italie) en 1249.
Entre les 12ème et 13ème siècles des guerres dites "baussenques" opposent les comtes des Baux entre eux et menacent ainsi la tranquillité de leurs terres. C'est sous Barral Ier sénéchal de Provence pour les Comtes de Toulouse que les Baux entreront dans leur dernière période de troubles médiévaux. Radicalement opposé à l'archevêque d'Arles, Barral sera excommunié pour ne pas partager les postions de l'évêque. Il acquiert au passage le soutien de la population arlésienne et, ses rapports non chaleureux mais cordiaux avec le comte de Provence - Charles d'Anjou- permettent le retour de Barral dans les bonnes grâces de l'archevêque. Les descendants de Barral, accèdent à de hautes fonctions. Hugues des Baux devient grand chambellan de la reine Jeanne de Provence.
Jeanne de Provence, épouse du roi René d'Anjou règne sur le Sud de l'Italie, la ville de Prato en Toscane et sur la Provence. Malheureusement, victime des troubles qui animent la Provence et les Baux, le destin s'acharne sur la reine qui est assassinée à Naples par Charles de Duras. La mort de la reine entraîne les guerres de succession en Provence. En 1426, les Baux sont intégrés au Comté de Provence. Ce même comté entre dans le royaume de France en 1481. Désormais française, la cité des Baux perd ses remparts et le château son importance stratégique. Les fortifications et le château furent en partie reconstruits et les ruines que l'on peut aujourd'hui admirer sont les témoins de ce prestigieux passé.
Traversé par les guerres de religion, le village des Baux, ou plutôt une partie de la population se plie à la religion réformée. La famille des Manville, une des plus importante du village ouvre même sa maison (aujourd'hui hôtel de ville) pour y accueillir les protestants.
Tout comme les cités d'Aigues-Mortes ou encore de Carcassonne, ce village fortifié est aujourd'hui l'un des plus charmants lieux de Provence. Des artisans, notamment des santonniers, et leurs échoppent jalonnent les rues des Baux. Les ruelles conservant leurs caractère médiéval et Renaissance sont parfaites pour apprécier l'architecture, pour simplement flâner ou encore admirer les superbes Alpilles environnantes.
Au sommet des Baux, le château domine le village et culmine sur la plaine environnante. Si l'hiver, le mistral déchaîne sa force sur le château et la colline, lorsque le printemps arrive, le site, aujourd'hui protégé, offre à ses visiteurs une série d'activités et de spectacles, ainsi que la présence d'artisans vous expliquant le travail et les techniques d’autrefois. Vous pourrez donc assister au tir d'un boulet depuis un imposant trébuchet, tirer à l'arbalète ou encore assister à la démonstration des artisans (maréchal ferrant, armurier, etc...) le tout en vous promenant au sein des ruines du château et de ces remparts.
Cette immersion dans un passé reconstitué donne le loisir de profiter d'un lieu où les passionnés d'histoire, d'artisanat se mêlent aux curieux qui désirent découvrir cette ancienne forteresse et passer un temps agréable en famille ou encore se laisser conter l'histoire des Baux.
Un autre lieu tout proche des Baux, situé en contrebas du village, attire tout autant de curieux ou d'amateurs d'Art...
Il s'agit des carrières de Lumières. Ces anciennes carrières de pierre calcaires furent exploitées jusqu'à la fin des années 1930. Les lieux éveillèrent l'intérêt d'artistes tels que Jean Cocteau.
Le poète et cinéaste vint là en 1957 afin de tourner quelques séquences de son film Le Testament d'Orphée, avec entre autre l'un de ses acteurs fétiches, Jean Marais.
Depuis 1977 le projet Cathédrale d'Images propose de projeter sur les parois lisses des carrières, des images dont la thématique change chaque année. Devenu en 2011 Carrières de Lumières, le site propose chaque année une nouvelle immersion dans le monde d'un artiste, un courant de peinture ou encore dans l'univers des voyages. En 2009 et 2018 les carrières proposent un spectacle vous emportant dans l'univers de Pablo Picasso...
L'entrée dans les carrières s'assombrissant au rythme d'une douce musique permet au visiteur de se laisser porter par la mélodie petit à petit. Les images, rapides ou non, se succèdent laissant la musique aller crescendo et éveillent en vous une sensation tourbillonnante, vous transportant hors du temps et vous donnant l'impression de vous trouver dans un tout autre monde. Pour cette année 2018, les carrières rendent hommage aux peintres espagnols tels que Sorolla, Goya et bien sûr le plus célèbre de tous : Pablo Picasso.
Le long des parois, les périodes roses et bleues de succèdent, laissant ensuite apprécier les peintures cubistes comme La Lecture, le portait de Dora Maar, ou encore Guernica.
Comme chaque année également, le spectacle est divisé en deux parties. Après la plongée dans le monde de Picasso et la (re)découverte des œuvres du maître cubiste, l'autre projection nous ramène dans le Summer of Love où des images psychédéliques et hippies sèment les graines du Flower Power, le tout sur des musiques des Beatles, des Stones, The Who ou encore Jimmy Hendrix.
Si ce petit article éveille votre curiosité et surtout vous donne envie de nous suivre, n'hésitez pas à consulter nos voyages consacrés à Picasso :
Picasso et la Méditerranée : https://www.guidesud.com/special-groupe-sud-france/picasso-mediterranee-2018
Du Catharisme à l'Art Moderne : https://www.guidesud.com/nos-prochains-departs/cathare-art-moderne
Les Expositions Picasso dans le Sud de la France : https://www.guidesud.com/special-groupe-sud-france/expositions-picasso-sud-france
Un nouveau regard sur Picasso : https://www.guidesud.com/special-groupe-sud-france/picasso-nouveau-regard